Feb 25, 2008

VERTIGO - la première

14 mars 2008
Espace La Traverse - 20h30 - Bourget du Lac



« Vertigo ». Un duo homme/femme qui se rencontrent, s'affrontent, avancent, s'aiment et se détestent, s'éloignent par peur du vertige, pour toujours retomber l'un sur l'autre, au gré du hasard ou pas.Telle une partie d'échec, leur danse se jouera en plusieurs coups, ruses, chutes, vertiges, tours, passions, sauts et sursauts qui font les histoires d'Hitchcock comme d'Andersen. Dans cet esprit trois musiciens acoustiques se sont mis au travail pour composer la partition de ces histoires entre guitare, violoncelle et spirales sonores, musiques d’aujourd’hui qui côtoieront des musiques d’hier.Cette pièce vous racontera également comment la danse a su évoluer au fil des ans depuis les pas de deux du classique fait de grands portés, jusqu'à une danse plus moderne et libre faite de contact, de manipulations et de contre poids, qui ouvrent pour chaque danseur et spectateur un nouveau champ des possibles, une nouvelle liberté de mouvement.En première partie, invité par Le Rabbit Research, la compagnie "Comme Tes Pieds" se prêtera à l'exercice et proposera elle aussi un duo réalisé par deux danseuses.

TarifsTarif normal : 15€Tarif réduit : 11,5€Demi-tarif : 7,5€Informations et réservations à l’Office de Tourisme du Bourget-du-Lac / Bourdeau, au 04 79 25 01 99 ou office.tourisme@bourgetdulac.com

Feb 8, 2008

vertigo in progress V



(photo: Karine Bourciat, répétition générale de VERTIGO)


Extraits d'une pensée pour Vertigo de Rabbitresearch


La tentation de vouloir t’écrire, tant d’années après notre rencontre, elle devient obsession, charge, envie et désir. Quoique, l’écriture ne peut rien changer, juste, à ce moment précis, donner vie à quelque chose de perdu, de caché, d’oublié. Mais je n’ai rien oublié, enfin je ne sais pas si j’oublie quand je ne sais pas de quoi me souvenir.
Je ne sais pas ce que tu deviens maintenant, ce que tu fais, ce que tu écris, mais cette lettre, peut-être une d’amour, me permettra de laisser une trace entre cet éternel recommencement dans mes pensées et dans la mémoire des choses vécues. Y a-t-il un moyen d’exprimer ce que je ressens sans avoir recours à l’écriture qui permet de sauvegarder les sensations et émotions, malgré l’effacement de leur existence originaire, en écrivant ? Je ne le sais pas, mais je n’ai pas le choix. Dans ma tête j’écrivais toujours des lettres à toi, mon cher amour, des lettres sans fin...
...Tu sortais du miroir comme si tu n’avais attendu que cela et tu traversais la pièce... chaque petit pas correspondait à mon imagination. Tu étais léger, rempli de délicatesse et tes yeux montaient vers le ciel, comme si tu ne l’avais jamais vu. Tu touchais le sol, en même temps, il semblait disparaître sous ta présence magique et tes mouvements enveloppaient l’espace comme un temps qui passe et qui s’arrête et déjà là j’avais envie de le dire et de l’écrire, mais cette impuissance dans mes mains faisaient tomber la plume que je portais afin de mémoriser ce moment, mais je ne l’ai pas oublié. C’est comme si c’était hier. Tu as été paralysé par mon regard et tu cessa de bouger pour plonger dans le vide qu’étaient mes yeux, et là, pour la première fois, ta main toucha mon âme à un tel point que tu explosais de joie et tu envahissais la pièce comme la mélodie d’une chanson secrète. Tu touchas le sol en y cherchant le vide qui n’y etait plus et tu y naviguas comme un bateau sans eau et puis tu te relevas pour atteindre le plafond, tes mains sursautaient et ton corps se lia à une fleur inexistante qui chercha le soleil. Puis ce que tu voyais n’étaient que les regards des êtres que je n’aime pas, que j’accepte, mais qui me font ressentir chaque jour que je ne les suis pas. Tu tremblas et tu te posas sur le sol afin de retrouver le souffle qui était moi...
...Puis je savais que si j’écrivais ces moments de bonheur, si je mettais sur papier toutes ces sensations inconnues et tellement désirées que tu disparaîtras, aussi vite que tu es venu, dans mon monde vide et en détresse. Mais il est trop tard, trop tard maintenant pour remonter le temps et pour changer notre sort ... les choses sont dites et écrites et ceci ne fait que je ne peux plus te voir dans le miroir et que les oiseaux volants sont tombés par terre. Ils ne bougent presque plus, ne volent plus et tout cela est lié à cette idée d’écriture qui m’a possédé, qui m’a torturé la nuit, qui ne me quittait plus et qui me parlait, d’une force encore plus intense que notre amour, que je devais jouer avec la plume, la vraie plume et pas avec celle de mes pensées. Tu bouges encore, tu souffres car je t’ai trahi et mon souffle qui t’a fait vivre s’estompe, comme l’orage de notre nuit, comme la musique dans nos rêves, comme le vol vers un temps éternel, comme la danse ininterrompue de nos sentiments et la plume règne désormais dans mes mains. Je la laisse tomber maintenant. Mais rien ne changera, mes souvenirs et les tiens deviendront des fantômes d’une lettre d’amour trompeuse. Le vide s’installera et je le sens, le retour de mon monde rempli de mélancolie à la recherche d’un sens inconnu... et ton cœur s’arrête de battre... la plume a gagné. (texte:KN)

Feb 4, 2008

vertigo in progress IV

(picture: KN, 2007)

Traversée, figure de tout voyage : entre la transe, le transport,
et l’outrance qui passe la frontière. Mais si l’on traverse
(traveling, crossing, or going through the latin memory of ) ce mot,
on y retrouve, outre l’idée d’une limite franchie, celle d’un
détournement, la version oblique d’un détour. Tout y est dit en
un mot de mes transvérités. Mes petites vérités, s’il y en a, ne
sont ni « dans ma vie » ni « dans mes textes », mais à travers ce
qui les traverse, au cours d’une traversée qui en détourne, juste
au dernier moment, la référence cryptée, le salut en contreallée.
De l’un(e) — à l’autre. Référence de traversée, voilà le
bord depuis lequel s’écrivent les textes d’imminence dont je
vous parlais l’autre fois : en route vers l’ininscriptible qui va
venir — ou qui vient de venir à moi mais toujours sans horizon,
sans se faire annoncer. Sans du moins que je le sache, et non pas
« dans le texte », ni « dans la vie » mais entre et à travers. Le travail
de cette traversée, c’est ce que j’ai toujours appelé la trace au
fond : le voyage même.
Jacques Derrida, La contre-allée