LA DANSE - ENTRE MATIERE, TEMPS ET ESPACE
Les chiffres se lient au temps, le temps se lie à l’espace, l’espace se lie à la matière qui, elle, rend le temps visible. Aujourd’hui, les chiffres sont omniprésents, le code binaire 0/1 régit la perception d’une réalité double, celle des médias, celle de la représentation donnant une autre perception de la « réalité », perdue, mais pas disparue.
Jean Baudrillard parle d’une réalité dominée ou remplacée par des simulacres, donc un espace rempli de signifiés vides ; Paul Virilio annonce la dromologie, surtout consacrée au temps et à l’accélération des phénomènes sociaux et technologiques.
Nos sens s’adaptent volontairement ou non à cette vitesse octroyée, enveloppée des signes dont on ne connaît à peine leur véritable sens. Les images de l’ordinateur, Internet et le numérique en général, annoncent ce que l’on appelle la convergence, non seulement une convergence des contenus, mais aussi celle de la forme et des dispositifs technologiques divers. Il en résulte une nouvelle perception de la réalité qui se base sur ce code binaire, souvent oublié dans la vie quotidienne. Par conséquent, le temps passe, mais notre rythme n’étant pas toujours en symbiose avec le temps imposé par l’autrui. L’horloge tourne, le train part à telle ou telle l’heure, le site Internet se charge en quelques secondes, le journal télévisé commence à 20 heures, un film au cinéma dépasse rarement les trois heures, le temps idéal pour se brosser les dents est de deux minutes, ...enfin comment parvenir à un résultat efficace dans un temps réduit ou quasiment nul, est-ce la question et la réponse de notre société actuelle.
Des constats simples, certes, mais en dépit de cette accélération que l’on pourrait nommer un simulacre du temps, ne devrait-on pas repenser le temps, les mouvements et la matière qui la représente ?
Ceci présente l’objectif de cette pièce qui joue autour des 45 tours, qui, elle, se soumet également au temps (le temps de préparation, la durée de la pièce etc.), mais elle tente libérer la matière de son sens, de son signifié vide ou trop conventionnel.
Les signifiants - le corps, les objets, enfin, l’espace perceptible - convergent ainsi sous une forme nouvelle, sous un leitmotiv :
Jouer avec les codes, danser les codes à travers les objets, donc la matière, afin de les absorber par le mouvement, un mouvement créant une nouvelle liberté d’expression du temps.
Ce nouveau temps, ressurgi et provoqué, gagne une nouvelle signification qui d’ailleurs, comme le mythe de Roland Barthes, sera détruite au même moment ou on la découvre, l’aliénation d’un sens commun ou conventionnel.
La danse est ici le lien entre le chaos et l’ordre, entre la forme et le média, entre l’espace et le temps. Le corps en mouvement, « soumis » à un temps (la musique, les sons) qui dure le temps de la danse, se libère symboliquement du temps octroyé à l’aide des codes qu’il absorbe.
Les chiffres se lient au temps, le temps se lie à l’espace, l’espace se lie à la matière qui, elle, rend le temps visible. Aujourd’hui, les chiffres sont omniprésents, le code binaire 0/1 régit la perception d’une réalité double, celle des médias, celle de la représentation donnant une autre perception de la « réalité », perdue, mais pas disparue.
Jean Baudrillard parle d’une réalité dominée ou remplacée par des simulacres, donc un espace rempli de signifiés vides ; Paul Virilio annonce la dromologie, surtout consacrée au temps et à l’accélération des phénomènes sociaux et technologiques.
Nos sens s’adaptent volontairement ou non à cette vitesse octroyée, enveloppée des signes dont on ne connaît à peine leur véritable sens. Les images de l’ordinateur, Internet et le numérique en général, annoncent ce que l’on appelle la convergence, non seulement une convergence des contenus, mais aussi celle de la forme et des dispositifs technologiques divers. Il en résulte une nouvelle perception de la réalité qui se base sur ce code binaire, souvent oublié dans la vie quotidienne. Par conséquent, le temps passe, mais notre rythme n’étant pas toujours en symbiose avec le temps imposé par l’autrui. L’horloge tourne, le train part à telle ou telle l’heure, le site Internet se charge en quelques secondes, le journal télévisé commence à 20 heures, un film au cinéma dépasse rarement les trois heures, le temps idéal pour se brosser les dents est de deux minutes, ...enfin comment parvenir à un résultat efficace dans un temps réduit ou quasiment nul, est-ce la question et la réponse de notre société actuelle.
Des constats simples, certes, mais en dépit de cette accélération que l’on pourrait nommer un simulacre du temps, ne devrait-on pas repenser le temps, les mouvements et la matière qui la représente ?
Ceci présente l’objectif de cette pièce qui joue autour des 45 tours, qui, elle, se soumet également au temps (le temps de préparation, la durée de la pièce etc.), mais elle tente libérer la matière de son sens, de son signifié vide ou trop conventionnel.
Les signifiants - le corps, les objets, enfin, l’espace perceptible - convergent ainsi sous une forme nouvelle, sous un leitmotiv :
Jouer avec les codes, danser les codes à travers les objets, donc la matière, afin de les absorber par le mouvement, un mouvement créant une nouvelle liberté d’expression du temps.
Ce nouveau temps, ressurgi et provoqué, gagne une nouvelle signification qui d’ailleurs, comme le mythe de Roland Barthes, sera détruite au même moment ou on la découvre, l’aliénation d’un sens commun ou conventionnel.
La danse est ici le lien entre le chaos et l’ordre, entre la forme et le média, entre l’espace et le temps. Le corps en mouvement, « soumis » à un temps (la musique, les sons) qui dure le temps de la danse, se libère symboliquement du temps octroyé à l’aide des codes qu’il absorbe.
Le corps, la matière propre du danseur se lie à l’espace et au temps, il absorbe la matière, les objets, les libère quand le spectateur se rend compte de la tromperie, de la nouvelle signification des signifiants.
Le corps qui danse se trouve ici entre média et forme... Il est la forme du média "danse" et devient média pour la communication de la métarmorphose sémiotique des objets. La danse actualisée fait donc plus qu'exprimer les codes connus ou bien mis en scène, elle impose une réflexion sur elle-même... Le corps revient à la danse comme média et cette dernière se doit un moment d'autoréflexion, car la danse sans corps ne pourra exister qu'à travers un travail imaginaire...
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Le temps se déroule à plusieurs niveaux :
- Le temps de la durée de la pièce
- Le temps ressenti individuellement par le spectateur
- Le temps ressenti par le danseur/ la danseuse
- Le temps symbolique, arrêté ou accéléré, représenté par les objets et transformé par la danse.
- Le temps de la durée de la pièce
- Le temps ressenti individuellement par le spectateur
- Le temps ressenti par le danseur/ la danseuse
- Le temps symbolique, arrêté ou accéléré, représenté par les objets et transformé par la danse.
Ce qui s’installe, est une communication entre le spectateur et le danseur, rien de nouveau, mais enfin, il s’y ajoute une nouvelle réflexion sur le temps qui sera portée uniquement par le spectateur. Ce dernier n’est non seulement amené à donner du sens à ce qu’il voit et à ce qu’il ressent, il est surtout amené à découvrir une nouvelle perception, individuelle et juste guidée par l’enchevêtrement des codes sur scène. Il découvre, dans le meilleur des cas, son propre lien avec le temps et une sensation qui dépasse la propre interprétation intellectuelle d’un spectacle de danse. Il ne pourra non seulement poser des mots sur ce qu’il voit, mais il pourra les sentir et apporter des nouvelles idées à un temps perdu et vulgarisé dans notre société actuelle. (texte: KN)
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