Basé sur le roman "D'entre les morts" (Boileau et Narcejac), Vertigo est une réflexion sur "l'impossibilité d'un rêve romantique, sur l'idéal de l'amour et sa mort et sur le passé ineffacable au présent" (Johann N. Schmidt). Entre chutes et spirales, le spectateur est impliqué dans le vertige, il est soumis au mouvement de la caméra et à l'histoire racontée, faisant ainsi de lui une partie du film. Vertigo, celui qui sera dansé, ne peut que revenir sur et citer, en 2008, l'oeuvre de Hitchcock qui fête ainsi son 50ème anniversaire.
La confrontation entre la danse qui se souvient, le danseur qui incarne ce souvenir et le narrateur qui provoque en lui les images du passé, comme un inévitable metteur en scène d'un passé qui ressurgit dans la danse et la parole, créant ainsi un vertige, une spirale de la vie humaine et amoureuse.
L'amour n'est pas éternel, le présent est déjà mémoire (Bergson) et l'avenir s'incruste au présent... le corps du danseur porte le passé au présent et son présent est déjà le passé d'une perception qui attend l'avenir. Dans cette spirale éternelle la fin sera la mort, mais qui est cette mort? Est-elle déjà là, dès le départ dans l'amour, comme inévitable mort symbolique et physique faisant de l'amour ainsi un jeu entre pouvoir et vouloir, monter et tomber, chute et montée, se souvenir et oublier, souffrir et jouir?
Et si c'était la mort qui donnait la vie à l'amour, cet éternel mouvement entre la perte et le gain, le sourire et les larmes, le corps et l'esprit? L'amour, n'est-ce pas cette mélancolie qui hante l'être, qui se réflète dans la danse, la poésie, le récit? Ou est-ce l'amour qui est une véritable danse, tempérée, chaotique, éternelle, mentale, physique faisant même du non-danseur un être qui bouge? La danse peut ainsi exprimer les choses sans mots, tout en étant provoquée par ces derniers. Elle nous ouvre l'univers du vertige, l'amour du présent est celui du moment dansé, rêvé et imaginé et quand nous tombons, la danse devient le rêve d'un amour perdu, peut-être jamais existant ou partagé. (K.N.)
...et pour mieux lire ce post, écoutez
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