Feb 4, 2008

vertigo in progress IV

(picture: KN, 2007)

Traversée, figure de tout voyage : entre la transe, le transport,
et l’outrance qui passe la frontière. Mais si l’on traverse
(traveling, crossing, or going through the latin memory of ) ce mot,
on y retrouve, outre l’idée d’une limite franchie, celle d’un
détournement, la version oblique d’un détour. Tout y est dit en
un mot de mes transvérités. Mes petites vérités, s’il y en a, ne
sont ni « dans ma vie » ni « dans mes textes », mais à travers ce
qui les traverse, au cours d’une traversée qui en détourne, juste
au dernier moment, la référence cryptée, le salut en contreallée.
De l’un(e) — à l’autre. Référence de traversée, voilà le
bord depuis lequel s’écrivent les textes d’imminence dont je
vous parlais l’autre fois : en route vers l’ininscriptible qui va
venir — ou qui vient de venir à moi mais toujours sans horizon,
sans se faire annoncer. Sans du moins que je le sache, et non pas
« dans le texte », ni « dans la vie » mais entre et à travers. Le travail
de cette traversée, c’est ce que j’ai toujours appelé la trace au
fond : le voyage même.
Jacques Derrida, La contre-allée

Jan 9, 2008

bonne année 2008

Rabbit Research vous souhaite la bonne année avec ce petit film expérimental et vous attend à Chambéry, le 19 janvier à 20h00


vidéo: KN (janvier 2008)

Dec 18, 2007

annonce - first one


Samedi 19 janvier à 20 h
« 1, 2, 3, 45 TOURS » Chorégraphique de la culture pop- Cie Rabbit Research
La musique populaire des années 60 fait aussi danser les danseurs contemporains. Le disque tourne, la musique entre, Gainsbourg, les Beatles, Françoise Hardy, les Stones ou d’autres écrivent, évoquent les mots, les sourires, les regrets, les souvenirs et images qui font danser les filles. Alors elles dansent. Elles dansent et racontent leurs histoires, leurs pensées, leurs manières d’écouter la musique, et d’en jouer jusqu’à s’en faire tourner la tête. Tourner comme le disque qu’elles écoutent, comme le temps qui passe comme le ciel au dessus de leur tête, dans le bon sens…ou dans l’autre. 1…2…3…et bien d’autres 45 tours chroniqués, contés et dansés pour nous laisser divaguer dans le temps entre 1967 et 2007 ou entre le début et la fin…s’ils existent…
Dans le cadre de la résidence «

Plus d’un tour au Scarabée » de la compagnie- Plein tarif 8 €- réduit 5 €- Billetterie sur place dans la limite des places disponibles

La vidéo de 1,2,3 45 tours

Nov 25, 2007

vertigo in progress III

(photo: K.Niemeyer, 2006, Roumanie)


Basé sur le roman "D'entre les morts" (Boileau et Narcejac), Vertigo est une réflexion sur "l'impossibilité d'un rêve romantique, sur l'idéal de l'amour et sa mort et sur le passé ineffacable au présent" (Johann N. Schmidt). Entre chutes et spirales, le spectateur est impliqué dans le vertige, il est soumis au mouvement de la caméra et à l'histoire racontée, faisant ainsi de lui une partie du film. Vertigo, celui qui sera dansé, ne peut que revenir sur et citer, en 2008, l'oeuvre de Hitchcock qui fête ainsi son 50ème anniversaire.
La confrontation entre la danse qui se souvient, le danseur qui incarne ce souvenir et le narrateur qui provoque en lui les images du passé, comme un inévitable metteur en scène d'un passé qui ressurgit dans la danse et la parole, créant ainsi un vertige, une spirale de la vie humaine et amoureuse.
L'amour n'est pas éternel, le présent est déjà mémoire (Bergson) et l'avenir s'incruste au présent... le corps du danseur porte le passé au présent et son présent est déjà le passé d'une perception qui attend l'avenir. Dans cette spirale éternelle la fin sera la mort, mais qui est cette mort? Est-elle déjà là, dès le départ dans l'amour, comme inévitable mort symbolique et physique faisant de l'amour ainsi un jeu entre pouvoir et vouloir, monter et tomber, chute et montée, se souvenir et oublier, souffrir et jouir?
Et si c'était la mort qui donnait la vie à l'amour, cet éternel mouvement entre la perte et le gain, le sourire et les larmes, le corps et l'esprit? L'amour, n'est-ce pas cette mélancolie qui hante l'être, qui se réflète dans la danse, la poésie, le récit? Ou est-ce l'amour qui est une véritable danse, tempérée, chaotique, éternelle, mentale, physique faisant même du non-danseur un être qui bouge? La danse peut ainsi exprimer les choses sans mots, tout en étant provoquée par ces derniers. Elle nous ouvre l'univers du vertige, l'amour du présent est celui du moment dansé, rêvé et imaginé et quand nous tombons, la danse devient le rêve d'un amour perdu, peut-être jamais existant ou partagé. (K.N.)


...et pour mieux lire ce post, écoutez



Nov 10, 2007

vertigo in progress II

(picture: Karine Bourciat)

Rise and fall, dreams and reality, dead or alive, real or artificial, together and separated, movement image and time image... contradictions and togetherness, talking and keeping silent...
Time is continuity, but virtual, coming and going, different shapes of time, ... the past comes alive, the present is here and anticipates the future, crystal-image and its explosion... the eternal changing of perspective and perception...